Key West en Floride

Key West en Floride
Ci-dessus : Key West en Floride.

A l'extrémité ouest de l'archipel des Keys, là où les États-Unis s'arrêtent, s'épanouit Key West, le point le plus méridional du pays. Pour rejoindre cette terre éloignée de plus de 200 km du continent, il n'existe qu'une route, l'Overseas Highway. 4 heures et des poussières, une quarantaine de ponts jetés sur les flots pour arriver ici, en plein cœur de l'Océan, sur un bout de terre tropical, plus proche de Cuba que des États-Unis. D'ailleurs, l'île n'a d'américain que le nom et ses habitants se définissent plus volontiers comme « Conch » que « Floridiens » (lire plus bas).

On est très, très loin des gratte-ciels de Miami et de ses rues congestionnées de trafic. A Key West, on se balade à vélo, à pied voire en voiture électrique. On ne peut que vous recommander de laisser votre véhicule dans l'un des – très chers – parkings du centre pour partir à la découverte de l'une des villes historiques les mieux préservées du pays.

Duval Street à Key West
Ci-dessus : Duval Street à Key West.

Le centre historique de Key West (Old Town District) est sévèrement protégé. Et on ne peut que s'en féliciter en parcourant les avenues touristiques (dans les environs de Duval Street) mais aussi, mais surtout, les quartiers résidentiels plus périphériques où s'épanouissent des pavillons en bois exceptionnels de style géorgien ou caribéen, débordant de couleurs et entourés d'une végétation toujours luxuriante. De larges balcons ceinturent les maisons car ici comme partout aux Caraïbes, on vit surtout dehors. Il est désormais interdit de construire de nouvelles habitations dans ce quartier.

Key West Conch Republic
Ci-dessus : Drapeau « Conch Republic » à Key West.

Ici, les habitants sont fiers et indépendants. Ils n'ont pas peur de défier le gouvernement fédéral lorsque celui-ci ne fait pas comme ils l'entendent. Ainsi, les autorités américaines ont-elles renoncé à imposer un barrage douanier aux touristes à destination de Key West suite aux menaces de sécession des habitants de l'archipel. Ces derniers n'ont pas hésité autoproclamer une « Conch Republic » et, même si le gouvernement américain est revenu en arrière, le nom est resté et la très officielle « Conch Republic » émet même des passeports que tout le monde, touriste ou habitant, américain ou pas, peut se procurer. Son très officiel Secrétaire Général siège au numéro 405 de la Petronia Street, Suite Two, à Key West. C'est d'ici aussi que sont émis les passeports « conch ».

Key West, infos en vrac

Le climat des Keys et de Key West en particulier est assez différent du climat floridien continental. Résolument caribéennes, les températures dépassent allègrement les 30°C entre juin et septembre. En hiver, elles restent tempérées à chaudes, ne descendant presque jamais en-dessous de 18°C. Key West clame à qui veut bien l'entendre qu'elle est la seule ville des États-Unis à n'avoir jamais connu le gel. Même si le 12 janvier 1886, le thermomètre a dangereusement flirté avec la limite fatidique, il n'est finalement pas descendu en-dessous de 5°C. Ouf ! Cette date reste dans l'histoire comme la journée la plus froide qu'ait connu la petite île.

Key West s'étire à 207 kilomètres au sud-ouest de Miami mais à seulement 170 kilomètres au nord-est de La Havane. Ainsi, l'île de Cuba est la terre la plus proche de Key West City. Pas étonnant qu'une importante communauté cubaine vive ici. Au début du 20e siècle, elle représentait plus de la moitié des 18'000 habitants de Key West. Aujourd'hui, sur les plus de 22'000 habitants que compte la petite ville, un tiers s'exprime encore en espagnol.

Key West, 90 miles to Cuba
Ci-dessus : Key West, 90 miles to Cuba.

C'est à Key West que décolla, en 1927, le premier vol commercial de l'histoire. Il assura – tout un symbole – la liaison Key West – La Havane et fut affrété par la mythique compagnie d'aviation « Pan American Airlines », créée ici même, à Key West City.

Les chercheurs de trésor trouvent dans les alentours de l'île de Key West un terrain de jeu idéal. Nombreux sont les navires européens à avoir sombré dans les eaux environnantes durant la conquête du Nouveau Monde. Au cours du 19e siècle, les « shipwreckers » ou « chercheurs d'épaves » s'y sont donnés à cœur joie, le revenu par habitants des Keys était même l'un des plus élevés du pays. Plus récemment, au milieu des années 80, un galion espagnol a encore été découvert par un shipwrecker. Il avait sombré en 1622.